Dans la foulée d’un récent article sur le groupe Les Fanatiques et la scène rimouskoise des années 60, le guitariste André Jean (à ne pas confondre avec le chanteur du même nom pour le groupe montréalais Batman) nous a écrit pour partager quelques informations à propos de son groupe, Les Vibratones.
Le groupe, sous plusieurs moutures, anima les salles de spectacles de Rimouski et des environs entre 1960 et 1967. Lorsque leur premier chanteur, Jean-Louis Côté, quitte la formation pour rejoindre Les Céciliens (un groupe du Bic), le quintet compte alors parmi ses rangs Gérald Arsenault (chanteur), Marcel Marquis (saxophone), André Jean (guitare solo), Jacques Deschamplain (batterie) et Marc Blanchet (guitare rythmique). Deschamplain quitterait le groupe vers 1965 pour se joindre aux Fanatiques; il serait alors remplacé par Raynald Côté.
Acclamés comme de «véritables vedettes» au Manoir St-Laurent de Luceville, les musiciens affectionnaient aussi l‘Hôtel Victoria de Trois-Pistoles. Ayant délaissé leurs uniformes des débuts (vestons rouges et pantalons bleus) suite au départ de leur saxophoniste, les Vibratones réinventent leur image vers 1965 en s’inspirant librement de celle des Classels. On arbore maintenant de chatoyants complets gris pâle et une chevelure tout aussi nacrée. Les deux groupes monochromes se croiseraient même lors d’un spectacle à Trois-Pistoles. Marc Blanchet raconte:
Nous étions nous aussi vêtus de blanc, avec les cheveux blancs qu’on se teignait au «spraynet». Un soir, nous jouions à l’Hôtel Victoria et les Classels se produisaient au Centre Récréatif. Nous étions justement en train de jouer «Avant de me dire adieu» des Classels. Qui ne voit-on pas arriver: Gilles Girard accompagné du bassiste du groupe. Éberlué, je regardais André; je n’osais pas le croire. Gérald, lui, tout concentré, chantait comme si de rien n’était; je me demande s’il s‘en était aperçu. À l’entracte, Girard est venu s’assoir avec nous et il nous a félicité. Il nous trouvait très bon vocalement. À la reprise, il avait fait deux chansons avec nous. […] Il voulait nous inviter à Montréal pour nous présenter à son gérant. Cependant, il aurait fallu entrer dans l’Union des Artistes, ce qui s’avérait assez dispendieux. Je passais déjà pour le p’tit gros des Classels…
Merci à M. Jean ainsi qu’à Hughes Albert, journaliste et biographe émérite de la scène musicale rimouskoise des années 60. Quelques précisions sont d’ailleurs extraites du cahier spécial qu’il a réalisé dans le cadre de la première édition du festival Rétro Rock 60 de 1989, un événement ayant réuni pour la première fois une dizaine de groupe et musiciens de la scène locale des années 60 tels Les Bohèmes, Les Idefix ou Les Balnéaires pour ne nommer que ceux-ci. Tout un happening! On y reviendra…
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