Alors que le Québec vivait sa Révolution tranquille, le rock québécois était en pleine crise d’adolescence ! Inspiré du style frat rock américain et du blues rock des Anglais, le rock garage carburait aux pédales « fuzz » et à la provocation. Après la première vague d’orchestres rock québécois et les yéyés qui suivirent, le son cru, brutal et expéditif du garage était souvent alimenté par les tracas de la jeunesse face à l’autorité, par les premiers amours déchus et une soif de liberté. Un son qui s’imposait avec fracas sur les tourne-disques des jeunes et qui réussissait même à s’immiscer dans quelques palmarès de la province. Son influence, persistante, se ferait entendre durant les décennies à venir.
Passage obligé des collectionneurs de rock, cette tendance à été maintes fois ressuscitée sur des compilations devenues cultes depuis: Rumble, Québec dans le Vent, Nightmares from the Underworld, People of Tyme et les indispensables Pebbles et Nuggets chez nos voisins du sud. Voici donc notre première spéciale garage et certainement pas la dernière: soyez prévenus, la prochaine heure décoiffe! Bonne écoute! Vous avez une suggestion ou une observation à partager? Laissez-nous un commentaire.
Les Monstres – That I’m sad (Acétate inédite; 1966)
On réécrit l’histoire avec cette primeur! Découverte dans les archives de Tony Roman dans le cadre de recherches pour le Musée du Rock’n’Roll du Québec, cette composition inédite s’impose d’elle-même comme un des rocks garage les plus incendiaires. Une pépite de taille! Ni Hamilton ni Carel n’a souvenir de l’enregistrement de cette acétate ou ne reconnait son jeu ou sa voix. Mimi croit pourtant entendre Hamilton; et vous, vous entendez quoi?
Nous n’avons toujours pas pu retracer d’autres musiciens de la formation orginale. Ainsi, on lance un appel à tous : Martin Zizeck, Pierre Fortier, Réal Brousseau ou Michel Bourgon… On veut votre version des faits. Écrivez-nous!
Les Loups – Pour tout dire (Fantastic; 1967)
Groupe de Montréal qui publia 4 simples et 3 chansons sur l’album Noël dans le vent : toutes des compositions originales! Pour tout dire est leur troisième 45 tours et leur plus écocheur! Lisez la suite de leur fascinante carrière sur le blogue Vente de Garage.
Alex Fontaine – Tu n’es pas sincère (Trans-Canada; 1967?)
Composition de Fontaine sur des arrangement de Joey Galimi. Une production de Tony Catachio maintes fois compilée depuis sa première inclusion sur l’incontournable compilation montréalaise Rumble imaginée par Denis Lalonde du Pick-Up. Alex Fontaine, manifeste-toi, on veut te jaser. Sincèrement!
Éric & les Gamins – Les Maraudeurs (TéléDisc; 1966)
Éric St-Pierre n’enregistra que cette unique face pour le seul simple de son groupe, mais quel titre! Il s’embarquerait dans une carrière en solo quelques mois plus tard, serait élu Découverte 1967 au Gala Méritas, enregistrerait deux albums et une pléiade de simples pop marginaux, certains assez aventureux.
Les Wild Ones – Quand je te demande (Solfège; avril 1967)
Groupe de Montréal avec Henriot Zephirin (chant, guitare), Walter Morschella (guitare solo), David Chambers (guitare), Robert Weber (basse) et Gabriel Cambria (batterie). Il enregistre deux créations chez Solfège suivant une victoire dans un jamboree à la salle de danse Le Golden.
La 5e Dimension – L’évasion (1968)
Groupe psychédélique de Québec et/ou Cap-de-la-Madeleine avec Alain Dumont, Robert Morissette (chanteur), Gilles Sévigny (guitare), Roger Hubert (basse)et Luc Robert (batterie). Leur unique 45 tours fut enregistré aux Studios RM, l’épicentre des messes rythmées québécoises, opéré par les Père Oblats. Dumont effectuerait une certaine conversion spirituelle suivant la dissolution du groupe et participerait à des albums chrétiens dont Des gens comme vous et moi et Agapè – Le troisième seuil.
Les Atomes – Pauvre fou (Capitol; 1967)
Le groupe de St-Jérôme surprend avec cette reprise d’un titre de Johnny Burnette!
Les Misérables – Misérablement vôtre (Jupiter; 1967)
Dernier simple du groupe de Montréal, pressé en 1967, avec Gerry Bribosia, Michel Cavuato, Jean-Marc Vanasse et Aldo Marandola et Grégoire Buisson. On les présentait occasionnellement comme Les Rolling Stones canadiens !
Les Index – Presque fou (Stop; 1966)
Débutent en 1962 sous le nom Les Vam-Pires avec Guy Ferland, André Charette (guitare solo), Ken Desrosiers (guitare), Mario Brodeur (basse) et Julien Dulude (batterie) qui se rebaptisent Les Index en 1964. Cette composition de Desrosiers atteindra la 46e position du palmarès Méritas en septembre 1966. Le groupe se dissout la même année, mais Charette poursuivra dans les groupes de hard rock Wisdom, Tension, Extension. Il est aujourd’hui du groupe Flashback Club Band.
Les Mystics – Mon père est millionaires (Vedettes; 1967)
Notre collaborateur Michel Alario commente cette pièce d’anthologie : Ce groupe de Shawinigan a enregistré ce 45t en 1967. Une autre de mes pièces préférées dans le répertoire des groupes québécois des années 60. J’ai été conquis par ce titre dès la première écoute sur la compilation “Ils sont fous ces Gaulois vol.1”. Le disque n’est pas si rare que ça, mais assez étrangement, ça m’a pris plusieurs années pour en trouver un exemplaire en bon état. “Mon père est millionnaire” s’approche d’une sonorité british, dans le style freakbeat. Les paroles sont très intéressantes également. Dans la chanson, le protagoniste transforme sa réalité pour élever son statut social. Ce discours est très mod! J’adore ce disque, car c’est un bon mélange d’énergie garage et de sensibilité européenne.
Les Dabsters – Oh non oh non (Sonore; 1967)
Second simple méconnu pour cette formation de Verdun avec Normand & Denis Baudet (chanteur; guitare solo), Michel Roy (guitare), Pierre Dupont (basse) et Normand Cody (batterie). On les connait surtout pour la cultissime J’en ai assez, maintes fois compilée, mais cette ballade torturée vous séduira par son authenticité.
Leave a Reply
You must be logged in to post a comment.