Nous ne vous le cacherons pas: nous avons un plaisir fou à déterrer les reprises et adaptations québécoises les plus inusitées. Alors que nous misons le plus souvent sur des compositions originales afin de partager avec vous toute la richesse de notre terroir, on se dit qu’il n’y a pas de mal à louanger quelques adaptations méconnues qui ne manquent pas d’audace! Il nous est également intéressant de comprendre quels sons influençaient nos artistes. Si vous êtes du lot ou que vous reconnaissez un musicien parmi nos sélections, écrivez-nous ou laissez un commentaire au bas de cette balado. Et maintenant… place aux succès des autres… par des artistes d’icitte. Bonne écoute!
Jim McKenna & Diane Dickinson & the Cast – She comes to me (RCA Camdem; 1967)
Après avoir ouvert l’émission de la semaine dernière avec le thème de Jeunesse Oblige, on s’est dit qu’on saluerait aujourd’hui son penchant anglophone, soit la populaire émission pour teen-agers dans l’vent Like Young diffusée sur les ondes de CFCF à Montréal dans les années 60. Ici, la bande reprend la version de My baby comes to me (ou She comes to me) du groupe The Chicago Loop, elle-même une adaptation d’une chanson des Coasters. À propos de Like Young, l’animateur Jim McKenna soulignait au Verdun Messager: Teenagers made up the biggest demographic of the population at that time, now we call them baby boomers, and when you add the French viewers who would watch Jeunesse D’Aujourd’hui on Channel 10 at 7 with the English viewers, it made the show very popular, and it was the no.1 show in Montreal, better than NHL hockey!
Les Démonaires – Elle m’appartient (Capitol; 1967)
En remportant un jamboree d’orchestre, Capitol leur offre d’enregistrer leur unique simple avec cette percutatnte version de Under my thumb des Rolling Stones. Le groupe -dont la composition exacte n’a pu être confirmée- évoluait aussi dans la région de St-Jérôme sous le nom des Révoltés (différent toutefois de l’autre groupe qui reprendrait 96 Tears). Comme il y avait un conflit au niveau du nom… les musiciens se rebabptiseraient peu de temps après Le 25e Régiment. Yves Ladouceur, ex-membre des Démonaires deviendra plus tard gérant de Harmonium.
François Carel – Quand on est amoureux (Succès du jour; 1969)
Alors qu’on croyait avoir tout entendu de Carel suite à nos deux entrevues et l’anthologie de ses enregistrements proposés sur le blogue Vente de Garage, voici que nous arrive cette reprise inusitée des Easybeats (Bring a little lovin’), calquée en partie sur l’adaptation qu’en avait fait le groupe espagnol Los Bravos. Carel signe l’adaptation française des deux faces, mais c’est l’arrangeur André Montel qui dirige l’orchestre.
Les 5 Clay – Rappelles-toi (RCA Victor; 1968)
L’influence des Easybeats gagnera même ce groupe de Québec, avec cette adaptation de Remember Sam, orchestrée par Carol Leclerc, Benoit Paré, Richard Lamontagne, André Rousseau et Roger Lacroix. André Perry supervisera leur unique simple avant que Paré/Rousseau/Lacroix ne rejoignent la nouvelle mouture des Sextans en 1969.
Les Serfs – Le temps ne les attend pas (Solfège; 1966)
Quatuor de St-Jean-de-Matha dont un seul membre à jusqu’ici été identifié, soit Serge Barrette, auteur de la face B, Mlle Yéyé (aussi reprise par Les Jaguars avec des paroles différentes). Sur leur rarissime 45 tours, les musiciens reprennent le tube du groupe américain The Outsiders, Time won’t let me.
Brian Redmond & the SoundBox – I want you (Regency; 1969)
Ce groupe de Montréal, avec Jim Boyce (chanteur), Ron Hepworth (guitare), Bud Swan (basse), Michel Dugas (guitare solo) et Redmond (batterie), ne publia que deux excellents simples psychédéliques avant de se métamorphoser en Marble Hall. Le blogue Vente de garage leur consacre un article franchement complet – lisez ça ici. On y apprend notamment que c’est l’animateur Bil Lowell, de la station de radio CFOX à Montréal, qui réalisait cet enregistrement, qui se résuma à deux « one take » sur bande 4 pistes. Le succès commercial fut au rendez-vous, la chanson I Want You trouvant sa place sur les ondes de plusieurs stations de radio. Ce succès leur vaudra une place en première partie de Andy Kim et de Gary Puckett & The Union Gap à l’aréna Paul Sauvé.
René Martel – Embrasse-moi (Spectrum; 1969)
Cette reprise du tube des Ronettes (Baby I love you) est tirée du troisième album, éponyme, de la jeune chanteuse qui bénéficiait de la riche orchestration de Georges Lagios.
Marie-Claire – Nitty Gritty (Citation; 1967)
De la dynamite! Yves Martin signe la production de l’unique (?) 45 tours de la nébuleuse Marie-Claire. Si vous avez quelques informations à son sujet, écrivez-nous!
Jocelyne (Pascal) – Docteur (Miracle; 1966)
En marge de son rôle de chanteur au sein des Baronets, Jean Beaulne s’est fait les dents comme producteur assez tôt dans sa carrière, signant une foule d’artistes comme Les Monstres ou Les Beethovens pour son étiquette Miracle, une filliale des disques Trans-Canada et plus tard pour le compte de Profile notamment. À l’écoute de cette singulière adaptation de Fever par Jocelyne, on croit deviner qu’il s’agit bien de la chanteuse Jocelyne Pascal qui faisait ainsi sa première apparition sur disque.
Riverson – Eleanor Rigby (Columbia; 1973)
Trio résultant de la rencontre de Frankie Hart (Les Sirocco, Life, Freedom North) et de deux ex-Mashmakan, Brian Edwards & Rayburn Blake. Le batteur Graham Leare complétait à l’occasion l’ensemble. Cet album folk a acquis depuis maintenant 40 ans une solide réputation parmi les mélomanes -album rarissime!- amplement justifiée par la qualité des compositions et de l’interprétation comme en témoigne cette relecture de la chanson des Beatles.
Michel Pagliaro – Wichita Lineman (DSP; 1969)
Quelle voix! Composition iconique de Jimmy Webb, qualifiée de « première chanson country Existentielle », un succès planétaire pour Campbell et une foule d’autres interprètes depuis 1968. Ici, le trio de Pag (avec Denis Lepage, Andy Shorter) et l’orchestre sous la direction de Georges Lagios réussisent un tour de force pour émuler la version originalement orchestrée par le Wrecking Crew.
Rina Berti – Viens dans mes rêves (Via; 1979)
Le groove légendaire de Stayin’ alive des Bee Gees a même gagné un studio de la province grâce à cette étonnante version de Berti qui cumulait alors les emplois, passannt de chanteuse, à comédienne puis strip-teaseuse. Ici, Denis Lepage signe les arrangements disco, lui qui évoluait déjà au sein de son propre duo… Lime.
Leave a Reply
You must be logged in to post a comment.