Pour coincider avec la sortie du documentaire Montreal New Wave du réalisateur Erik Cimon le 29 avril prochain, les prochaines éditions de Mondo P.Q. puiseront dans le riche catalogue québécois des années 80. Aujourd’hui, l’heure sera consacrée à l’œuvre du chanteur Alain Deroque qui a enregistré entre 1982 et 1986 une poignée de simples aventureux. Je le remercie pour son ouverture et lance un appel à tous ses collaborateurs des années 80 : votre témoignage nous importe! N’hésitez pas à laisser un commentaire au bas de cette page. Bonne écoute!
J’ai retracé DeRoque en 2014 et il s’agit certainement d’une des plus belles rencontres que j’ai fait dans les récentes années : un artiste charmant et généreux que je salue et remercie. Je l’ai interviewé à 3 reprises depuis afin de documenter la création d’un des albums les plus fascinants et ambitieux des années 70 à mes oreilles, soit celui de LeBlanc & Lalancette (Words & Music / Le soleil au-dessus de nous ) auquel nous reviendrons en primeur la saison prochaine.
Alain Lalancette (son véritable nom) débute sa carrière très jeune comme comédien; on le verra notamment dans la mythique série télévisée Les Plouffe et sur les planches de quelques théâtres. Il animera aussi une émission radiophonique pour jeunes au début des années 60 sur les ondes de Radio-Canada. À la fin des années 60, Lalancette collabore avec le producteur André Perry et s’implique chez London comme technicien de son. Il commence aussi à composer avec son ami Robert LeBlanc de nombreuses chansons qui seront ultimement publiées au milieu des années 70.
Toujours avec LeBlanc, il fonde le Studio Triangle qui sera en opération jusqu’en 1976, produisant au passage les albums de Caramel Mou et Opus 5 pour ne nommer que ceux-ci. C’est à la suite de cette aventure que Lalancette se réinvente en chanteur solo sous le pseudonyme Alain DeRoque tout en poursuivant sa carrière en mastering audio chez SNB. Tous les albums internationaux du temps, j’avais la chance de les entendre avant tout le monde, ajoute-il. En effet, Lalancette/DeRoque gravera ses initiales dans le « dead wax » de centaines d’albums vinyles de l’époque.
Depuis la fermeture de SNB en 2005, DeRoque poursuit sa carrière chez LAB Mastering et travaille notamment sur de récents pressages vinyles (le coffret Beau Dommage p. ex.). Il est aussi un talentueux peintre qui expose occasionnellement.
Time C.A.P.S.U.L.E. – Sexual desire (Acétate SNB; 1985?)
Une première ébauche de la chanson qui serait complètement ré-imaginée quelques mois plus tard. Sous ce sobriquet, on retrouve en quelques sortes un mix de collaborateurs regroupés autour du charismatique chanteur De Roque et du guitariste Jean-Luc Lampron. Lampron est un guitariste originaire de Drummondville et ex-membre d’une mouture tardive du groupe de Beauce… Les Faucons! Il sera aussi guitariste pour Kashtin, Renée Martel et quelques autres.
Alain De Roque – Tous les soirs les bars (Polydor; 1982)
Tous les soirs, les bars (mon amour est blond) est le premier maxi-45 tours de DeRoque : un hit dans les bars de la province qui le diffusent amplement, mais qui malheureusement ne se vendra que très peu en raison d’une distribution défaillante… On note néanmoins une bonne couverture dans le magazine Québec Rock!mProduit et arrangé par le rockeur Pierre Mercier. L’ex-membre du Ville Émard Blues Band, Carlisle Miller, contribue aussi un solo de saxophone. Le mélomane averti Claude Rajotte (alors DJ à CHOM FM) est même crédité aux arrangements et à la direction artistique.
Time C.A.P.S.U.L.E. – Night Life Fashion GERMAN (Disques Tracey; 1983)
Le tube de DeRoque publié en anglais, en version instrumentale et.. en allemand! Si le chanteur est invité dans quelques émissions pour en faire la promotion (Lautrec, Pop Express, Michel Jasmin, Téléthon Enfant Soleil 1984), la chanson sera surtout diffusée en Europe où le Maxi-45 tours sera distribué, notamment en France et en Allemagne. On retrouve aussi des pressages au Portugal, en Espagne, au Mexique et en Belgique! Si vous pouvez nous aider à retracer d’autres performances télévisées de Deroque, écrivez-nous!
Time C.A.P.S.U.L.E. – Mr Nuke is a fool (Acétate SNB; 1985?)
Première version d’une ambitieuse création du tandem DeRoque / Lampron abordant la possibilité d’un holocauste nucléaire.
Time C.A.P.S.U.L.E. – Sexual desire (Pluss Records/Select; 1986)
Comparée au démo entendu quelques minutes plus tôt, cette version officielle sonne complètement différente : plus corrosive, on est définitivement dans un habile croisement entre la pop et électro-industriel! On note la présence de Johanne Blouin aux choeurs. Différentes pochettes sont envisagées pour les nombreux pressages; une édition inédite proposais même 4 pochettes différentes qui une fois réunies formaient une peinture de DeRoque légèrement suggestive.
Time C.A.P.S.U.L.E. – Mr Nuke is a fool (WEA; 1985)
Cette version allongée et officielle provient du 12” et était accompagnée d’un vidéoclip que je n’ai malheureusement pas encore vu.
Time C.A.P.S.U.L.E. – Eat in Africa (1986)
Quelle surprise de retrouver ce titre en face B du simple Mr Nuke : de l’industriel tribal, franchement heavy, qui rappelle le son des formations Front 242 ou Nitzer Ebb! Écoutez le superbe travail du guitariste Lampron qui se lance dans un solo épique en guise de longue conclusion. Ahurissant! Bite in a chunk of crime, is Africa’s land the garden of the cushies?
DeRoque – Voyager sans partir (inédit)
Extrait d’un lot de chansons enregistrées vers la fin des années 80 mais demeurées inédites alors que le chanteur réoriente sa carrière en s’impliquant davantage aux studios SNB. Un vidéoclip a néanmoins été réalisé par DeRoque avec tous les effets et transitions possibles! Ce clip serait utilisé comme tutoriel pendant de nombreuses années auprès d’étudiants en cinéma.
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