André Joly chante… Mephisto!

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Comme c’est Halloween et que nombre de goules et créatures infernales défilent dans les rues, j’ai pensé vous proposer une obscure composition québécoise, une chanson occultée en l’honneur du Malin! Ils ont été plusieurs dans les années 60 et 70 à mettre en mots leur fascination pour le Diable, Belzébuth et ses diverses manifestations. On a qu’à penser aux chansons de Joel Denis (Satan m’a dit), Serge Mondor (Le Diable), le groupe montréalais Mill Supply (Satan), Renée Martel (Les sciences occultes), Morse Code Transmission (Satan’s song), Guy Durosier (Ange ou démon), Robert François (attention au démon), Steve Fiset (Ange et démon; Le diable est entre nous ce soir), Sloche (Isacaaron ou le démon des choses sexuelles), L’Orient d’Ô (Le démon des villes) ou carrément aux groupes Les Démonaires et Les Diables Noirs pour ne nommer que ceux-ci… L’arrivée du heavy métal dans les années 80 confirmerait aux yeux du grand public la fascination des artistes pour celui que certains n’osent même pas nommer…

André Joly, lui, l’a chanté. Ce nébuleux chanteur ne semble avoir enregistré que deux simples : À soir / Ballade sur le St-Laurent (Columbia; 1974) puis Mephisto / Au p’tit matin (BS; 1975). Son dernier 45 tours a même bénéficié d’un pressage promotionnel offrant des mix stéréo et mono de la chanson Mephisto. Les arrangements sont signés Yves Lapierre, cet ex-membre du quatuor Les Cailloux qui, à la même époque, publie son propre album (Evidences of Yves ; chaudement recommandé) et se fait déjà un nom en composant et orchestrant quelques tubes funky pour Patsy Gallant.

Sur un sale blues-rock avec quelques lignes de guitare wah-wah, Joly nous entretient de celui avec qui il prend un verre puis deux; le démon de la tentation est décidément un puît sans fond… Ohhhhh ohhhhh À bouèrrrrrrrre! Si jamais ce samedi je vous retrouvais costumé et éméché, je saurai qui accuser!

En terminant, si vous recherchez une critique endiablée de la Nation québécoise, je ne saurais trop vous conseiller de parcourir Jean Narrache chez le Diable (Ed. de l’Homme; 1963), récemment inclus dans des essais signés Richard Foisy chez l’Hexagone. Si les références historiques ont pris de l’âge, le fond du propos demeure quant lui toujours aussi tranchant surtout lorsqu’on le lit 20 ans jour pour jour après la défaite du camp du oui. Narrache avait le don d’être toujours d’actualité. Il avait probablement signé un pacte à cet effet avec le démon…

Joyeux Halloween!


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